Il y avait beaucoup d'hommes de talent parmi les hommes de lettres du temps de l'empereur Alexandre: mais nous ne parlerons que du poète russe qui reprêsente le mieux son êpoque.
Dês que Pouchkine parut, il devint nêcessaire <Прежде чем перейти к мрачному царствованию, которое началось на русской, а продолжалось на польской крови, скажем несколько слов о литературном движении этой эпохи.
Среди писателей времен императора Александра было много талантливых людей; но мы скажем лишь о русском поэте, который всего лучше представляет свою эпоху.
Стр. 98 (228)
33-35(36-38) Подстрочное примечание отсутствует.
Стр. 98 (229)
19-20(6-7) После: L'empereur Nicolas se pâmait de rire en assistant aux reprêsentations du Rêviseur!!! <Присутствуя на представлениях "Ревизора", император Николай умирал со смеху!!!> // Oh ironie, sainte ironie, disait Proudhon, viens que je t'adore! <О ирония, святая ирония,- говорил Прудон,- приди, я преклонюсь перед тобой!>
36-38(36-38) Подстрочное примечание отсутствует.
Стр. 103 (233)
26-27(31) Вместо: Est-ce enfin la Morêe? <Быть может, наконец, Морен?> // Est-ce enfin le Pêloponèse ou îa Morêe? <Быть может, наконец, это Пелопоннес или Морея?>
Стр. 104 (234)
5(10-11) Вместо: un collier d'esclavage allemand <ошейник немецкого рабства> // un collier allemand <немецкий ошейник>
37(38) Подстрочное примечание отсутствует.
Стр. 107 (237)
8-9(16) Слова: à qui que ce soit <кому бы то ни было> - отсутствуют.
Стр. 107 (238)
36(6) После: sang <кровью> // par sa pulpe nerveuse <своими нервами>
Стр. 108 (238)
5(13) Слова: Nous l'avons dit <Как мы уже говорили> - отсутствуют.
10(18-19) Вместо: rêactionnaire <реакционным> // vil ou rampant <низким или подлым>
Стр. 109 (239)
19(30-31) Вместо: rêveiller la consience <пробудить совесть> // donner l'êveil. Dans ces cas il faut agir comme Brutus, dans Schiller, qui, rencontrant dans l'autre monde Cêsar, lui demande quelle route il prend, afin de suivre le chemin contraire, sans s'inquiêter oîi il mène. Les Slaves n'ont pas agi ainsi jusqu'à prêsent <обратить внимание. В этих случаях нужно поступать, как Брут у Шиллера, который, встретив в ином мире Цезаря, спрашивает его, какой дорогой он пойдет, чтобы самому следовать противоположной, не задумываясь, куда она ведет. Славяне до сего времени так не поступали>
Стр. 109 (240)
35(9) После: seront anêanties <исчезнут> // Sans le principe actif de l'individualitê, on pourrait douter que le peuple conservât sa nationalitê et les classes civilisêes leurs lumières <Сомнительно, чтобы без активного личного начала народ сохранил свою национальность, а цивилизованные классы - свое просвещение>
Стр. 116 (247)
28-29(10-11) После: le sort ~ êpargnê les Slavophiles <славянофилов ~ судьба щадила> // Nous ne doutons pas qu'ils ne fassent leurs preuves à la première occasion, et cette occasion se prêsente tout naturellement dans la question de l'êmancipation des paysans <Мы не сомневаемся, что они докажут это при первом же случае, и этим случаем естественно явится вопрос об освобождении крестьян>
Стр. 117 (248)
28(12-13) После: Qu'en est-il rêsultê? <Каково же было следствие этого?> // Gogol se plaèa en auteur mêdiocre, en homme suspect. <Гоголь поставил себя в положение посредственного автора, человека сомнительного>.
Стр. 119 (249)
23-24(25) Вместо: se sachant appuyês par l'entourage du tzar {чувствуя поддержку приближенных царя> // se sachant appuyês par une partie de l'entourage du tzar. Mais ils avaient des adversaires nombreux et ardents, toute la jeune noblesse <чувствуя поддержку части приближенных царя. Но у них были многочисленные и горячие противники, все молодое дворянство>
Стр. 120 (250)
27(29) Вместо: vingtaine de millions <миллионов двадцать> // quinzaine de millions <миллионов пятнадцать>
Стр. 121 (252)
36(4) Вместо: dans cette doctrine <в этом учении> // dans cette doctrine sociale <в этом социальном учении>
Стр. 123 (254)
35(32) Вместо: rêsolut <решило> // songea <вздумало>
Стр. 127 (259)
В изд. 1851 г. эта глава имеет продолжение, исключенное Герценом из изд. 1853-1858 гг. Avant de terminer, il importe de faire voir un êlêment rêvolutionnaire naissant qui croît, et dont l'avenir est incontestable.
En tout temps, des Russes se sont fixês à l'êtranger. La charte de la noblesse assurait ce droit, à toute cette classe du peuple, et aucun souverain, avant Nicolas, n'a songê à le contester. Les uns ont êmigrê pour des raisons politiques ou pour des rancunes personnelles. L'amiral Tchitchagoff qui avait commandê à Bêrêzina et le gênêral comte Ostermann-Tol-stoï, le vainqueur de Koulm, se sont expatriês. N. Tourgueneff, un des conjurês du 14 dêcembre est restê en France pour êchapper à la peine qui avait êtê prononcêe contre lui. D'autres ont cêdê à des influences religieuses et ont embrassê le jêsuitisme.
Mais ce n'êtait là que des faits individuels qui ne pouvaient former de noyau d'êmigration, manquant d'idêe gênêrale et de but d'activitê commune.
Depuis dix ans, nous voyons des Russes se fixer en France, non pas seulement pour être hors du pays ou pour se reposer, mais bien pour protester hautement contre le despotisme pêtersbourgeois, pour travailler à l'oeuvre de l'affranchissement commun. Loin de devenir des êtrangers, ils se faisaient des organes libres de la jeune Russie, ses interprètes.
Ce n'est point là un fait du hasard.
L'êmigration est le premier indice d'une rêvolution qui se prêpare.
Elle êtonne en Russie, on n'y est pas habituê. Et pourtant, dans tous les pays, au dêbut des rêformes, lorsque la pensêe êtait faible et la force matêrielle illimitêe, les hommes de forte conviction, de foi rêelle, de dê-voùment vêritable, se rêfugiaient en pays êtrangers, pour faire entendre de là leur voix. L'êloignement, le bannissement volontaire, prêtaient à leurs paroles une force et une autoritê supêrieure; ils prouvaient que leurs convictions êtaient sêrieuses.
Nous sommes persuadês que le temps est venu où la Russie doit faire connaître sa pensêe. Gela est-il possible dans le pays même? Où est le sol en Russie où l'homme libre puisse agir, sans faire de tristes concessions? Le despotisme s'accroît, la pensêe ne peut plus se mouvoir, enchaînêe par la double censure. Il faut se taire ou feindre: il faut parler par insinuations par des demi-mots, parler à l'oreille, lorsque la trompette suffirait à peine pour rêveiller les endormis.
Il est temps de nous justifier du reproche de la souffrance passive. Les Russes ont beaucoup supportê parce qu'ils êtaient jeunes et que rien n'êtait mûr: ni chez eux, ni ailleurs. Ce temps passe. On ne peut forcer les hommes à se taire, que tant que le besoin de parler n'est pas puissant ou que l'idêe est faible. Il est impossible de rêprimer la pensêe virile, la forte volontê. Si elles ne brisent pas l'obstacle, elles êchappent à la poursuite. Comprimêes d'un côtê, elles surgissent d'un autre.
En ce moment donc l'êmigration est l'acte d'opposition le plus significatif que le Russe puisse faire. Le gouvernement l'a bien compris ainsi. II croyait à peine qu'on eut l'audace de rester, une fois rappelê, le courage de renoncer à sa patrie et à sa fortune. Le refus de M. Ivan Golovine de rentrer a tellement surpris l'empereur qu'il y rêpondit par la promulgation de l'oukase increvable sur les passeports. Cependant, Л1. Bakounine agissait de même en Suisse. Tous les deux abandonnaient en Russie des positions assurêes, un avenir brillant.
Le gouvernement irritê les condamna, par l'intermêdiaire de son sênat dirigeant, aux travaux forcês, peine exorbitante, absurde et inouie, puisqu'elle s'appliquait à des contumaces pour avoir êtê contumaces/
C'est au tzarisme qu'êtait rêservêe cette belle invention de frapper ainsi les hommes parce qu'ils prêfêraient de vivre sous un tel degrê de latitude et de longitude, plutôt que sous un tel autre.
Les êmigrês ne restèrent pas inactifs.
Bakounine, penseur profond, propagandiste ardent, êtait un des socialistes les plus hardis, bien avant la rêvolution du 24 fêvrier. Officier de l'artillerie russe, il quitta le canon pour l'êtude de la philosophie, et quelques annêes plus tard, il abandonna la philosophie abstraite pour la philosophie concrète, le socialisme. Bakounine ne pouvait se complaire dans le quiêtis-me philosophique, dans lequel s'enterraient les professeurs de Berlin. Il fut au nombre des premiers qui protestèrent en Allemagne (dans le journal de Ruge) contre cette fuite dans les sphères absolues, contre cette abstention inhumaine et sans cœur qui ne voulait participer en rien aux peines et aux fatigues de l'homme contemporain, en se renfermant dans une soumission apathique à une nêcessitê fatale inventêe par eux-mêmes. Bakounine ne voyait d'autre moyen de lever l'antinomie entre la pensêe et le fait, que la lutte; il devint rêvolutionnaire.
En 1843, Bakounine, poursuivi par les rêactionnaires suisses et dênoncê par eux au gouvernement russe, reèut la sommation de rentrer en Russie. Il refusa d'y obtempêrer et passa à Paris. En 1847, dans un discours qu'il prononèa à l'occasion de l'anniversaire de la rêvolution polonaise, il tendit une main amie aux Polonais. On l'expulsa pour ce fait de la France.
Après la rêvolution de fêvrier, le vieux monde chancela, l'Allemagne, les Slaves s'agitèrent. Bakounine se rendit à Prague et reprêsenta l'idêe-rêpublicaine au congrès slave. Son influence sur le peuple à Prague, au diredes Bohèmes eux-mêmes, ne peut être comparêe qu'à l'influence de Heckerr sur les Allemands.
La rêvolution allemande comprimêe en Autriche, à Bade, en Prusse., fit un effort suprême en Saxe. Dresde osa lever la tête, lorsque Vienne eu Berlin êcrasês par les soldats se renfermaient dans un dêsespoir triste efe morne. Bakounine fut à la tête de ce mouvement, il prêsida les rêunions efe dirigea la dêfense de la ville.
Après la prise de Dresde, il tomba dans les mains de ses ennemis. Ош le traduisit devant une Haute Cour de Saxe qui le condamna à la peine capitale. Le très-pieux roi de Saxe, par horreur du sang, commua cette peine егэ celle de la dêtention perpêtuelle. Mais l'Autriche voulut aussi avoir sa part à l'exêcution d'un .martyr de la cause slave. La Saxe livra Bakounine:; on le transporta, les fers aux pieds, à Gradschine, forteresse près de Prague,-où l'on ouvrit une enquête.
Manie indigne d'un gouvernement d'aller glaner après les bourreau" d'un autre pays et achever les victimes.
De Gradschine on envoya Bakounine à Olmiitz. On prêtend qu'il va être livrê à la Russie...
Qu'il aille donc dans les neiges de là Sibêrie, presser la main de ces vieillards glorieux, exilês en 1826, qu'il aille, suivi de nos vœux, dans ce grand cimetière russe où reposent tant de martyrs de notre cause.
Bakounine, succombant à la fois avec la rêvolution allemande et allant en Sibêrie pour l'Allemagne, la veille peut-être d'une guerre avec la Russie, servira de gage et de preuve de cette sympathie qui existe entre les peuples de l'Occident et la minoritê rêvolutionnaire en Russie.
Les travaux littêraires de M. Ivan Golovine ont êtê êgalement apprêciês en France, en Allemagne, en Angleterre. Depuis la publication de "La Russie sous Nicolas 1er", en 1845, jusqu'à celle des "Mêmoires d'un prêtre russe", en 1849, l'auteur n'a pas discontinuê sa guerre contre le despotisme de Pêtersbourg. Il dêvoile ce que le gouvernement russe cherche soigneusement à cacher, il raconte en Europe ce qu'on tait en Russie. II faut connaître: quelle crainte le gouvernement russe a de l'opinion publique en Europe? devant laquelle il tremble comme le parvenu devant l'opinion d'un salora aristocratique, pour comprendre toute la portêe des êcrits de M. Golovine.
Expulsê de Paris, après le 13 juillet 1849, il poursuivit son activitê ев Suisse, en Angleterre, en Italie, vouant à la risêe publique la camarilla de Pêtersbourg qui bondit d'indignation, habituêe qu'elle est aux saluts et prosternations. Il dênonce l'êtroite politique, l'administration dêpravêe de la-Russie, les hommes arriêrês et mêdiocres qui meuvent cet immense levier commenèant au palais d'Hiver et finissant à Kamtschatka, il montre avec, pitiê au gouvernement rêtrograde de la rêpublique franèaise son idêal du' pouvoir fort, lui faisant honte de se mettre à la remorque de l'absolutisme moscovite.
Ce fut lui, un Russe êmigrê, qui prêsida à Paris le club de la Fraternitê-des Peuples, lui, qui appelê comme têmoin, devant la Haute Cour de Bourges, trouva de nobles paroles pour la dêfense de la Pologne.
Notre ami Nicolas Sazonoff, expulsê de France en 1849, a êtê un des; dêfenseurs, les plus zêlês de la dêmocratie dans la "Tribune des peuples" e!" dans la "Rêforme"
...L'êmigration russe n'est qu'un germe, mais un germe contient souvent un grand avenir. L'êmigration russe croîtra, car son opportunitê est êvidente, car elle reprêsente non la haine ou le dêsespoir, mais l'amour du peuple russe et la foi dans son avenir.
<Прежде чем закончить, важно указать на зарождающийся и зреющий революционный элемент, будущность которого бесспорна
Во все времена русские поселялись за границей. Жалованная грамота дворянству удостоверяла право, данное всему этому классу народа, и ни один из государей, до Николая, не думал это право оспаривать. Одни эмигрировали из политических соображений или личных счетов. Адмирал Чичагов, командовавший на Березине, и генерал граф Остерман-Толстой, победитель при Кульме, покинули родину. Н. Тургенев, один из участников заговора 14 декабря, остался во Франции, чтобы избежать наказания, к которому его приговорили. Другие поддались религиозным влияниям и стали последователями иезуитов.
Но это были лишь единичные случаи, которые не могли послужить к образованию ядра эмиграции за отсутствием общей идеи и цели для совместной деятельности.
Мы видим, как в течение десяти лет русские поселяются во Франции не только для того, чтобы жить вне родины или отдохнуть, но чтобы открыто протестовать против петербургского деспотизма, чтобы работать над делом всеобщего освобождения. Нисколько не превратившись в чужеземцев, они стали свободными посредниками молодой России, ее истолкователями.
Это факт, отнюдь, не случайный.
Эмиграция - первый признак готовящейся революции.
В России ей удивляются, к ней там не привыкли. И однако во всех странах, в начале реформ, когда мысль была слабой, а материальная сила неограниченной, люди твердых убеждений, питающие подлинную веру, по-настоящему преданные, находили себе убежище на чужбине, чтобы заставить оттуда услышать свой голос. Изгнание, добровольная ссылка сообщали их словам силу и необыкновенный вес, свидетельствуя о серьезности их убеждений.
Мы уверены, что пришла пора России выразить во всеуслышание свою мысль. Возможно ли это в самой России? Есть ли там почва, где мог бы действовать свободный человек без печальных компромиссов? Деспотизм усиливается, мысль, скованная двойной цензурой, не может бо